בר מקרא – אלכתאב

(יְהוּדָה בֶן תֵּימָא אוֹמֵר בֶּן חָמֵשׁ שָׁנִים לַמִּקְרָא,. » (מסכת אבות פרק ה ,כא »

 

La cérémonie dit du Ketab (en arabe le mot signifie livre- texte) marque l’entrée de l’enfant dans le monde de l’étude. Elle prend sa source dans les Pirke Avot :

(יְהוּדָה בֶן תֵּימָא אוֹמֵר בֶּן חָמֵשׁ שָׁנִים לַמִּקְרָא,. » (מסכת אבות פרק ה ,כא »

Yéhouda Ben Téma a dit : «  l’enfant  de 5 ans étudie la Bible »

Après cette cérémonie il commencera l’apprentissage de l’hébreu et l’étude des textes sacrés.  L’époque de sa célébration est hautement symbolique. Elle se déroulait la semaine précédant Chavouot : fête du don de la Torah. L’enfant à partir de cette date pouvait commencer l’étude de la loi qui avait été donnée au peuple juif quelques jours après.

Cette cérémonie est, comme  la Bar-Mitsva et le mariage,  un événement majeur de la  vie d’un juif d’où la participation active du rabbin dans son déroulement.

Comme pour les deux autres événements cités, la cérémonie était joyeuse, accompagnée de collations.

Elle est marquée par cinq faits :

  • Le henné signe de chance
  • La coupe de cheveux – Tahram
  • Le couronnement – Hmama
  • Le marquage du corps – Tameunnes
  • La bénédiction.

Elle se déroulait sur trois jours : le dimanche, lundi et mardi de la semaine précédant Chavouot.

De plus, le premier jour de Chavouot, les Bar-Mikré (Ketatbiha) allaient à la synagogue habillés comme lors de la cérémonie. Tous alignés sur l’Ekhal, le rabbin les bénissait   à nouveau en  soulignant de ce fait le lien entre cette cérémonie et la fête de Chavouot.

L’année qui précédait le Ketab, une petite cérémonie était organisée pour les enfants âgés de 4 ans dénommée « ouzara », l’enfant était « ouzir » c’est-à-dire prince en attendant de devenir  « Ketab » l’année suivante c’est-à-dire avoir le statut de Sultan.

  • 1- Premier jour – dimanche

Le matin après l’office du matin, le rabbin répartit les hommes pour que chacune des familles ayant un Hatan ait le minyane.

Les fidèles désignés pour participer à la cérémonie se retrouvent dans la demeure du Hatan.

Une collation leur était servie mahya (eau de vie de dattes) et fouls (fèves). Ils entonnent le piyout «  Nora el nidrach », le rabbin fait un sermon et le piyout «  Eli végoali » conclut cette  première partie.

Après la  récitation de l’office du soir, un repas est servi.

En conclusion de cette soirée, les fidèles procèdent au henné du hatan au son des psaumes « Ranenou Tsadikim » et « David béchanoto », des mains, des genoux et des pieds.

  • 2 -Deuxième jour – lundi

Ce jour étaient l’objet de trois rassemblements.

APRES L’OFFICE DE MINHA,

  • La coupe des cheveux (tahram)

Le coiffeur venait couper les cheveux de l’enfant en lui laissant  les papillotes.

Une tradition dans les riches familles était de peser le poids des cheveux coupés depuis la naissance de l’enfant et de donner à la Tsedaka à la synagogue son équivalent en argent, d’autres familles distribuaient des repas à leurs voisins. Il est à préciser qu’à Ghardaïa, les cheveux étaient régulièrement coupés contrairement à l’usage courant actuel. Ils étaient conservés par la famille jusqu’à cette cérémonie.

Pendant que le coiffeur faisait son service, des fidèles tenaient les extrémités d’un drap blanc au-dessus du Hatan en guise de dais nuptial  (mariage avec la Thora) et entonnaient les psaumes

« Ranenou Tsadikim » et « David béchanoto »

.

La coupe terminée l’enfant était recouvert du drap blanc qui faisait office de dais nuptial et accompagné au son du texte רְאוּבֵן וְכל אֶחָיו תִּרְצֶה   dans sa chambre pour ensuite le laver.

  • Le couronnement

Les invités revenaient pour le couronnement.L’enfant était habillé à la manière d’un roi.

Moment final de la cérémonie, le couronnement de l’enfant par le rabbin. La hmama (couronne) est faite avec des éléments très précis trois turbans de trois couleurs différentes (rouge, vert et jaune).  Le rabbin nouait avec ces trois foulards la tête de l’enfant afin d’en faire une coiffe de Sultan  tout en entonnant le piyout  « Yom ze aranen ».

Les hommes partis, l’enfant était assis sur une chaise faisant office de trône et les femmes venaient baiser le front du Hatan et lui offrir une pièce

  • LE SOIR

Les fidèles revenaient le soir dans la demeure de la famille du Bar-Mikré pour prier l’office du soir, Arbit puis un repas leur était servi.

  • 3- Troisième jour- mardi

Habillés comme la veille, lors du couronnement, les enfants allaient à la synagogue.

Après l’office de chahrit, les enfants étaient installés avec les enfants qui avaient fêté leur tousriha, sur la « hikhal » en ligne droite.

La « hmama » (couronne) est déposée sur chacun des impétrants par le rabbin qui entonnait avec les fidèles des piyoutim et les bénissait.  Les femmes installées dans la petite galerie exprimaient leur joie par des you you.

Les parents portaient les « bar-mikré » sur leurs épaules et circulaient dans les principales rues du Mellah.