La naissance d’un enfant est un événement important pour ses parents, pour sa famille et pour sa communauté. Il l’était d’autant plus quand celui-ci était un garçon. La communauté juive n’était, en cela, pas différente de son environnement : les rites et protections, que nous décrivons ci-après, ne concernaient que l’enfant mâle.

La protection du nouveau-né était réalisée par une multitude d’amulettes et de rites que la mère et les femmes de la famille mettaient un soin attentif à accomplir.

1- Chmira
A la naissance d’un garçon le rabbin remettait au père trois chmirot qui étaient suspendues sur les murs de la pièce où est installé l’enfant : une du coté de la tête, une du coté des pieds et la dernière sur la porte.img_20160716_160249

2- Haraza
La Haraza est un ballot contenant :

  • les Tehilim (un psautier);
  • de la corne de chèvre (le reste de celle utilisée lors de la préparation de la « Kemoussa »;
  • un couteau rouillé;
  • une ou des chmirot;
  • le cordon ombilical qui tombe d’un enfant.

L’ensemble est empaqueté dans un tissu de couleur blanche.

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Ce paquet était mis sous le matelas du nouveau-né.

3- KEMOUSSA
Vers 4 heures une pâte était préparée par la kabla (l’accoucheuse)  composée de cumin, de corne de chèvre, d’ail et de romarin (azir).
Elle divisait cette pâte en petite portion qu’elle enveloppait de gaze noué de fil rouge ou vert.
Chacune des femmes qui venait rendre visite à l’enfant et en ressortait avec cette pâte dans une narine.
Ce rite était accompli le cinquième jour de la naissance pour une fille et le septième jour pour un garçon.

4- GUENAYA
Le jour même vers 6 heures, la kabla (l’accoucheuse) remplissait un pilon (mahraz) contenant des dattes, de l’ail et du romarin , installé‚ à côté de l’enfant et chacune des femmes qui rendait visite à l’enfant, frappait au moyen de la massue sur le pilon (mahraz) en prononçant « c’est pour le ( nom du nouveau-né‚) » c’est pour le père du nouveau-né , à chaque coup elle citait chacun des membres de la famille puis égrené les membres de sa famille

Les invitées recevaient chacune une assiettée de fèves

5- TEDWER
La veille de la circoncision les hommes de la famille et les invités mâles venaient rendre visite au nouveau-né. Chacun des participants le prenait dans ses bras.  Les participants se passaient le bébé de main en main tout en récitant des piyoutim (Ygdal Rlohim Hai).

A la fin de la cérémonie une collation était offerte.

6- BRIT-MILA
La brit-mila était faite par le rabbin, qui avant de procéder à la circoncision, examinait l’enfant en particulier les cheveux, les ongles, le sexe.
La cérémonie se déroulait après la prière de chahrit. C’était la kabla qui amenait l’enfant au rabbin. Des bougies étaient allumées. Le bébé était vêtu de blanc.
Par la suite le rabbin revoyait le bébé le jour même vers 16 heures et le lendemain.

Un fidèle assistant à une brit-mila est obligé de goûter le kidouch.

7- TNIN OURECHERIN (22ème jour)
Le 22ème  jour une cérémonie était organisée dans la maison du nouveau-né.  La Kabla l’habillait de neuf et le promenait dans la maison en disant :

« – c’est là que tu grandiras
– c’est là que tu joueras
– c’est là que tu te promèneras »

De l’encens (brouh) était brûlé, à cette occasion, et parfumait la maison.

8- LREBRAIN (40 en arabe) « la quarantaine »
Toute la communauté était prévenue que 40 jours s’étaient écoulés depuis la naissance de l’enfant.
Le shabbat qui suivait ces 40 jours, le nouveau-né était habillé de blanc et était amené à la synagogue pour recevoir la bénédiction du rabbin.
Une collation était servie.

9- Coutume concernant les couples ayant des enfants mort-nés.

Lorsque des parents avaient eu des enfants mort-nés, ils  mettaient à leur progéniture une boucle d’oreille et demandaient, pour « lutter » contre le mauvais sort, aux autres familles ayant eu des enfants leur linge usagé. Ainsi le nouveau-né‚ était habillé de linge usagé ayant appartenu à un enfant qui avait grandi normalement